A la loupe : Léa – l’épilogue.

Epilogue de : « Ibiza, un dimanche  d’été »

Belle composition, cette photo d’Ariane .C.B. Un avant-plan qui conduit notre regard vers le sujet principal légèrement décalé vers la droite de l’image. Lui seul est en mouvement, ce qui prouve son importance, en tout cas l’importance qu’il donne à son charme.

Il se fait qu’il s’agit de  Luis Pinetto, celui-là même qui a  délaissé Léa pendant trois interminables jours, celui-là même que fixe la jeune femme à l’oeillet blanc. Cependant, en regardant de plus près ce cliché de retrouvailles, l’attitude des deux amoureux me laisse perplexe. Léa n’est pas vivante,

elle semble vivante.

C’est un peu comme si elle se cachait derrière un rideau.  Elle espionne, écoute, épie Luis, MAIS son messie la déçoit. La voilà figée devant une image brisée. Son rideau est un rideau de fumée. On peut la comprendre en observant les mimiques du jeune homme. Son Luis rigole, ne la regarde pas; ces trois jours et ces trois nuits n’ont été qu’un simple pas de danse dans sa vie. Pis, sait-il seulement qu’elle est là? Son attitude le trahit : Léa n’est pas son centre de préoccupation.  « Eh quoi je lui ai posé un lapin. Et alors? Se jeter à l’eau? Délire d’intello. Qu’est-ce qu’elle croyait,  cette conne? Que j’allais la pouponner toute ma vie!  » doit-il dire à celui ou celle qui dirige cette mob dance. Offusqués, au courant du projet de Léa, les autres danseurs ont cessé de danser!!!. Voyez le regard de la jeune fille au T shirt rouge, se retournant vers le jeune homme vêtu de noir: il en dit long… 

La passivité de Léa me désoriente. Après avoir entendu tout le mépris de Luis, elle devrait soit baisser la tête, soit  se retourner en pleurs et fuir. Ou alors se précipiter (on devrait voir son mouvement) vers Luis pour lui griffer le visage, lui cracher des insanités à ce m’as-tu-vu, ce blanc-bec rose, ce goujat surfait, ce faux-cul sans fond uniquement soucieux de sa belle gueule d’ange.« Tafiote, miasme, polymère, cul de sac, morpion, sale merdeux, vipère, carpette, bouseux   » devrait-elle crier.

Comment a-t-elle pu tomber amoureuse de cet égoïste? A moins que….

A moins que j’aie tout faux.

Ce type n’est pas Luis Pinetto. Ce type a simplement raté son pas de danse et s’en excuse. A y regarder de plus près, de très près, le jeune homme que regarde Léa se trouve au centre de l’image, vers le fond. Il a un Tshirt gris-bleu, la tête légèrement penchée. J’en suis convaincu:  voilà Luis Pinetto, au regard désolé comme un chien abandonné sur une planche à voile au milieu de l’océan!!!  Voici Luis Pinetto, flou comme s’il sortait d’un brouillard!!!

Dans son hésitation à fendre la foule pour se retrouver dans les bras de celle qu’il aime se  lit une supplication et une peur, dont l’origine est une question primordiale : « Va-t-elle accepter que je lui explique pourquoi je n’ai pu la rejoindre et  pourquoi elle n’a pu me joindre? » Sa façon de pencher la tête est une demande de pardon. 

Qu’il ne se fasse aucun souci. Léa garde les épaules hautes, ne courbe pas l’échine. Cette posture m’assure qu’elle s’émerveille de le revoir. Léa ne semble pas vivante,  

elle est vivante.

Ceci est ma certitude. Si la vôtre diffère, vous pouvez  me la signaler dans un commentaire…

J’oubliais, Léa tient en main ( mais étant donné la prise de vue cela ne se voit pas) un petit mot destiné à Luis au cas où elle le retrouverait ( ce qui est donc le cas).

J’oubliais, Luis tient en main ( mais étant donné la prise de vue cela ne se voit pas) un petit mot destiné à Léa au cas où il la retrouverait ( ce qui est donc le cas).

J’ ai pu traduire ces deux courts textes. Vous pouvez les retrouver illustrés de photos de couples, dans la rubrique  » EcritS ».

La semaine prochaine, à la loupe,  » une ville, une place, des vies … »

 Bonne semaine…  A dimanche…

À propos de walter carloni

Du mot à l'image, juste un bouton pour obturer, rien qu'un cliché...

Publié le 14 novembre 2010, dans danse, Danse, dimanche, Ecriture, fleurs, ibiza, littérature, nouvelles, photo, plage, poésie, spectacle, tourisme, vacances, et tagué , , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 3 Commentaires.

  1. C’est génial tout ce que tu peux faire dire à une simple photo ! 🙂
    Moi aussi je choisis la 2me interprètation,c’est certain,même plus besoin de loupe !

  2. Je choisis aussi la version positive je déteste les histoires qui finissent mal.

  3. Je suis sûre que ces deux là vont se retrouver et finir par se comprendre. Léa saura-t-elle pardonner à Luis ses errances profondes ?

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