Archives du blog

L’un, l’une

 

L’un(e) aime l’un(e).                                        

  …. poème à lire dans la rubrique « ECRITS »….

 

                                                              

Le dimanche est un bruit avant d’être un parfum.

Il est le bruit  délicat des pages du livre de recettes que l’on tourne, flatte, palpe avec mille précautions.  Le dimanche est le bruit des associations surprenantes de mots câlins d’où émanent déjà les senteurs de repas: Gâteau au Fromage et aux Framboises, Pâtes Arc-en-Ciel au Jambon Italien, Cappuccino Frais de Roquette et Parmesan, Salade de Lotte aux Courgettes, Papillotes de Poisson au Thon et Tomates Fraîches…

De l’Ame de ces Sons se dégagent des odeurs uniques et  

le dimanche devient  une infusion, une audace, un zeste.

Il est alors un sanctuaire  consacré au parfum du Thym de Berger, du Safran, de la Menthe Poivrée,du Pain Grillé, de la Fumée de Cacao Chaud, du Caramel Fondu, de l’Ail d’Espagne, du Gingembre…

Jésus sait tout  cela. MAIS pour lui ce dimanche recèle un fumet particulier, comme si Led Zeppelin venait de se reformer. Mieux, comme si La Main Mystérieuse avait créé un huitième jour qui serait un

« Dimanche Bis »
 
 
Jésus s’est installé en apesanteur sur le Mont Sinaï…

Il médite.

 Sa boite crânienne ressemble à un bureau d’architecte rempli d’équerres, de compas, de tables à dessin inclinées et du logiciel architecte3D pour Mac.  

 Jésus construit

une  cathédrale de mots,                                                                                                                                                                                                      

 il compose un poème en mélangeant dans le wok dominical légumes et morceaux de poulet au paprika et au miel. Marie lui jette de temps en temps un coup d’œil souriant puis se replonge dans la préparation du patron d’un pantalon qu’elle espère voir un jour porté par Brad Pitt (c’est en tout cas de cette façon que la responsable de la boutique de mode a cru la motiver). Marie est devenue le Dieu le Père de Jésus. Il a désormais besoin de son acquiescement pour tout ce qu’il entreprend. Et ce dimanche, il espère que le poème désormais structuré à sa convenance recevra la bénédiction de Marie.

       –  Je mets le wok au numéro 2, dit-il.

       –   Mets-le plutôt sur 3, dit-elle.

Marie a toujours son mot à dire.

Le wok  ronronne, le wok permet au temps de rester libre le dimanche. Jésus s’éclipse hors du regard de Marie, prend son appareil numérique Canon 40D et fait quelques clichés en se référant à son texte.

      –  Place-le  au numéro 2, lui dit Marie sans relever la tête cette fois.

Marie a toujours son mot à dire.

 Installé derrière son ordinateur, Jésus n’a pas entendu: il  incorpore dans le disque dur son poème illustré de cette manière :

 

L’un, l’un(e)  – poésie du dimanche –

Illustrations

L’un(e) aime l’un(e)                                MAIS  !!!! SI……                   l’un(e) est sans  l’un(e)                          

1)      Version « végétal » :

 

 

 

                    →  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                    

 

 

 

 

2)      Version « animal » :

 

 

 

           

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      

 

 

 

3)      Version « confiture» :

 

 

 

       

 

 

Arrivé à la version suivante intitulée

« homo sapiens sapiens »,

 il se plait à l’idée d’avoir l’air aussi ridicule que son Célèbre Homonyme lorsque Ponce Pilate décida de gracier Barabbas.   

Aussi, sans hésiter, il inclut ces photos intimes…très intimes…

               !!!!→                                                                

… et il envoie le courriel à marieatoujoursonmoadir@hotmail.com

 

Le dimanche midi possède des ailes.

Il les déploie pour Jésus aujourd’hui sur le bord des assiettes, dans le contact métallique des couverts, sous l’ombre radieuse du paprika sucré de miel.

–          Délicieux ce wok, lui dit Marie.

–          Vraiment un délice, ajoute Charlotte.

L’après-midi est ce délice.

–          Charlotte a un nouveau petit copain. Il s’appelle Gabriel, lui dit Marie lorsqu’elle se retrouve seule avec Jésus. (elle dit « notre » fille à présent)

–          Après celui qui se conduisait comme un démon, un  ange ; ça va la changer… dit Jésus.

–          Si Gabriel est un ange, elle va tomber enceinte ! plaisante Marie.

–          On ne rit pas avec cela, dit Jésus.

–          Tu veux bien débarrasser la table seul aujourd’hui, je dois encore terminer ce fichu patron.

–          A cette condition-ci : tu allumes  ton ordi, et tu lis le mail  que je viens de t’envoyer.

SANS LE GRIFFER, « éponge côté doux“ sont les instructions, Jésus s’affaire à laver le wok qui est interdit de lave-vaisselle.

Marie a toujours son mot à dire.

 Marie s’affaire à lire le message. Marie sourit. Et quand Marie sourit, l’ange Gabriel lui-même rougit.

–          J’arrive, j’en ai pour une minute, lance-t-elle. Une minute ou deux.

Jésus n’est pas pressé, Jésus est

 ressuscité

depuis ce dimanche où il plut une gifle, UNE SEULE – UNE GIFLETTE – (et aujourd’hui Marie se trouve en accord avec ce nombre), Jésus se sent immortel. Et l’immortalité apporte une autre dimension au temps qui passe.

Marie s’éclipse à son tour pour prendre quelques clichés avec son appareil numérique Canon Ixus rose fuchsia en se référant à son tour au poème reçu. Puis elle répond au mail de son mari  avant de le rejoindre.

–          Merci pour la vaisselle, lui dit-elle.

–          Un morceau de tarte et une tasse de café ?

–          A  cette condition-ci : tu allumes ton ordi, et tu lis le mail que je viens de t’envoyer.

Jésus est pressé, c’est peut-être la fin du monde ce courriel, une nouvelle crucifixion.

 Jésus n’a jamais été sûr de lui. Jésus déteste les énigmes, lui qui n’est pas Celui qui nous en a laissé une belle d’énigme en ne niant pas être le Fils de Celui-là Qui Trône Quelque Part A Se Foutre De Nos Problèmes Terrestres. Lorsqu’il ouvre sa boite de réception, Jésus est un bonze vietnamien qui s’immole par le feu en criant « Paix au Vietnam ». Les  joues brûlantes d’impatience, il y découvre ces phrases et ces images :

Cher Poète, tu sais à quel point je vis dans les détails ; voici donc quelques  objets abandonnés à leur triste sort par leur partenaire. Redescends de ta Mer de la Tranquillité et atterris…

Une des deux ampoules ne fonctionne plus à la salle de bain, elle se meurt de douleur…Fais quelque chose.

Le frigo se sent seul sans ces ingrédients, voici la liste qu’il t’a laissée. Demain lundi, le supermarché est ouvert…

L’éplucheur pleure sans ses épluchures… Demain, console-le (frites au ketchup sans pantalon :)))))) )

Le joint a fui du robinet …Retrouve-le… Place un avis de recherche…Agis…

La pelle pour les merdes du chien, c’est  un …souci… Pas besoin de te faire un dessin… :))))))))))))

A cet endroit de sa lecture, Jésus relève la tête.

Ce dimanche est une sorte de 25 décembre .

 Jésus le Nouveau Né sourit. Et quand Jésus sourit, le ciel s’ouvre. C’est un peu comme si Dieu le Père de l’Autre lui tendait les bras

A cet endroit de sa lecture, apparaissent ces mots  :

 Mais avant de t’atteler à toutes ces corvées, je t’accorde un repos bien mérité.

Vive le farniente!!!!     Et dans ce Rienfoutre tes bras autour de mon cou…

Y a pas à dire : cette femme, Marie, sait parler à son mari…

                                                                                                                 Merci de votre passage/Belle semaine/  

Actuellement sur rubrique  photos:  1. RougE 2. BleU.   Prochain article : Dimanche 26 septembre : « Elle le força à scruter son regard – partie 1 » /  Dimanche 3 octobre : « Elle le força à scruter son regard- suite et fin »

Si vous appréciez, ce serait chouette si vous pouviez signaler ce blog autour de vous… Comment on dit? Ah oui   » D’avance merci… »